lunes, 31 de marzo de 2014

« Ces gens-là sont morts, ce ne sont plus des migrants », par Jean-Marc Manach (Le Monde diplomatique)

« Ces gens-là sont morts, ce ne sont plus des migrants », par Jean-Marc Manach (Le Monde diplomatique)





Le 3 octobre 2013, un chalutier transportant cinq cent réfugiés
venant pour majorité de l’Erythrée et de la Somalie tombait en panne à
deux kilomètres de l’île italienne de Lampedusa. Espérant alerter les
secours, un passager mit le feu à une couverture. Le bateau s’embrasa,
certains passagers sautèrent dans l’eau, d’autres se ruèrent sur l’un
des côtés du navire, qui se retourna. Cette tragédie, qui fit plus de
trois cent soixante morts, fut largement relayée dans les médias. Jamais
on n’avait autant parlé des risques pris – et des drame vécus – par
tous ces réfugiés qui cherchent à gagner l’Europe au péril de leur vie.




Une équipe de journalistes européens révèle aujourd’hui que plus de vingt-trois mille hommes, femmes et enfants sont « morts aux frontières » de l’Europe, depuis l’an 2000, soit plus de 50 % de plus que les estimations dont on disposait jusqu’alors.




Pendant des mois, ils ont cherché à vérifier (« fact-checker ») les deux bases de données de référence en la matière : celle d’United, qui fédère plus de cinq cent cinquante organisations non gouvernementales (ONG) européennes, et Fortress Europe, créée par un journaliste italien, Gabriele del Grande.

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